CINQ OBJETS DIVINS 04 L'hostilite de l hiver by Goudin Lucie

Auteur:Goudin, Lucie [Goudin, Lucie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Publié: 2018-08-19T22:00:00+00:00

* * *

CHAPITRE DIX-HUIT

TERRE HOSTILE

Deux jours sans problème s’écoulèrent avant l’apparition du second pont. Ils parvinrent au sommet d’une dune lorsqu’ils entrevirent enfin l’ouvrage de pierre. Bien évidemment, ils s’allongèrent sur le versant que les pions de Maltazar n’apercevaient pas de leur point d’observation.

Alors que l’édifice ressemblait en tout point au premier, le poste de garde ne pouvait pas être plus différent. En pierres noires avec l’emblème de Feldark peint, il ne souhaitait en aucun cas la bienvenue. De plus, quatre sentinelles vagabondaient autour, alertes au moindre bruit.

— Comment allons-nous passer ? demanda Amondil. Nous serons certainement morts avant d’atteindre la moitié du pont.

— Azamoon et Rikel pourraient faire comme la dernière fois.

La proposition d’Adwir ne plût guère.

— Ce serait bizarre, déclara Kardey. Ils ne doivent pas s’attendre à ce que l’un d’entre eux passe à travers le désert, surtout dans ce sens-là... D’un autre côté, dès qu’ils nous verront ils sauront que nous sommes des étrangers.

— Laissez-moi faire ! lança Dwirek en se tournant vers Rikel. Passe-moi ta cape !

Celui-ci s’exécuta alors que le guerrier se revêtait de son haut pour affronter le froid une fois de l’autre côté du gouffre. Après avoir pris le vêtement du prisonnier, Dwirek se tourna vers Azamoon pour lui réclamer :

— Donne-moi un de tes couteaux !

La jeune femme haussa un sourcil.

— Tu m’as déjà vue prêter mes affaires ?

— Tu me fais perdre du temps !

À contrecœur, Azamoon céda et lui confia une de ses armes. Dwirek se débarrassa de son épée pour n’éveiller aucun soupçon dès qu’il serait aperçu et la remit à Kardey.

Une fois armé secrètement, habillé chaudement et la capuche de la cape rabattue sur sa tête, le jeune homme s’éloigna d’un pas léger. Il dévala la dune rapidement et s’engagea sur le pont sans appréhension. Il baissa la tête et se rapprocha des gardes qui prirent plusieurs secondes avant de se rendre compte de sa présence. Dwirek se trouvait déjà au milieu du pont lorsque l’un d’eux lui cria des mots étrangers. Puisqu’il gardait le silence, ses ennemis s’énervèrent et finirent par lui parler en même temps, rendant leur charabia encore plus incompréhensible. Ils se doutaient de quelque chose. Quelqu’un arrivant du désert n’était pas une situation normale, toutefois, avec la cape de Rikel, les sentinelles ne savaient plus quoi en penser.

Dwirek arriva à leur hauteur. L’un d’eux lui posa une question même si le guerrier ne pouvait en être sûr. Il resta muet et cela agaça le plus costaud des quatre. Il s’avança furieusement. Il visa le creux poplité du genou droit de Dwirek et y asséna un puissant coup de bâton. Le chevalier de Malzine bascula en avant sous la violence du choc. Cependant, il ne se laissa pas faire, il s’empara du couteau d’Azamoon jusque-là caché dans sa botte. Puis, il se releva en enfonçant l’arme dans le menton du garde qui était resté debout devant lui. La pointe de fer ressortit de son crâne.

Il jeta un regard par-dessus son épaule et aperçut brièvement ses compagnons sur le pont.

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